Rémi de Laquintane et Mathieu de Ménonville sont tout d’abord des amis d’enfance. Etudiants en philosophie, ils décident en 2009 de s’associer dans un projet créatif et entrepreneurial, qu’ils baptisent en inventant un nom sulfureux, féminin et dont la consonance leur rappelle leurs voyages. Ils imaginent Melindagloss comme une maison de création et d’édition autour des domaines qui les passionnent: la mode, la culture et l’art de vivre.
« Je souhaitais qu’on renouvelle le vestiaire masculin en ajoutant une touche de nonchalance à une silhouette classique, et en affirmant des choix graphiques et narratifs inspiré de notre environnement: la vie parisienne, la littérature et le cinéma, les voyages » affirme Rémi de Laquintane en charge du studio. « Chaque pièce cor- respond à un désir, à une fonction, à un moment de vie particulier, du plus singulier au plus banal. Pour moi, chaque collection est une narration ».
Ils décident de faire produire leurs vêtements dans les meilleurs ateliers de France, d’Italie et du Portugal, tout en gardant comme ligne directrice de proposer des produits accessibles. « Une belle pièce c’est une pièce qu’on s’approprie, et qui vieilli bien. Pour ça, on a toujours accordé beaucoup d’importance au choix des matières et de la fabrication. » (R de L)
En 2009, ils ouvrent la porte de leur appartement de la rue du Bouloi, à côté du Palais Royal, et transforment leur salon en appartement store où ils reçoivent leurs clients. « C’était pour nous une façon d’accueillir nos premiers clients de manière intime et personnelle. Souvent le soir on finissait la journée avec certains d’entre eux autour d’un verre de cognac tonic. » Le bouche-à-oreille fonctionne et ils ouvrent leur première boutique dans le haut Marais l’année suivante, puis deux ans plus tard une seconde au 9 rue Madame, à Saint Germain, quartier des éditeurs. En plus de leurs collections, ils y proposent une ligne de costume en demi-mesure, fabriquée en France. « Personne ne propose du sur-mesure à la fois traditionnel et cool. Le costume reste une pièce emblématique du vestiaire masculin, qu’on peut réinventer subtilement, par ses volumes et sa matière. » (M de M)
La boutique de la rue Madame, installée dans une ancienne banque dont ils ont conservé la salle des coffres au sous-sol, leur sert aussi à accueillir leurs clients autour d’expositions, de concerts et de projections informelles. En septembre 2015, ils lanceront une plateforme en ligne baptisée Chambre 42, destinée à exprimer ces interactions entre mode et culture. « Chambre 42 sera une autre manière de faire interagir la mode avec les univers qui nous inspirent, sans se limiter à l’actualité. Ce sera aussi un dialogue entre la marque et sa communauté » explique Mathieu de Ménonville. Chambre 42 comprendra une selection de livres, de vinyles et de beaux objets, de collaborations, d’interviews vidéo qu’ils ont commencé à conduire dans la chambre 42 de l’hotel Louisiane. « Nous avons chacun habité à la Louisiane à certains moments de notre vie. C’est un hotel de la rue de Seine qui a accueilli toute une culture alternative dans les 50 dernières années*, et qui nous a beaucoup inspiré » (M de M). Pour l’occasion, ils ont redécoré la chambre 42 en l’investissant de livres et photographies choisies, tout en conservant son charme inactuel.